Construire l’estime de soi chez les jeunes enfants passe aussi par l’expression des émotions. Exprimer ce que l’on ressent, mettre des mots sur sa peur, sa colère ou sa joie permet à chacun de mieux se connaître et de mieux comprendre les autres.
Episode 1 : des images aux mots
Etre heureux, triste, étonné, effrayé ou en colère … autant d’émotions ressenties par les enfants mais qu’ils n’arrivent pas toujours à reconnaître ou à mettre en mot. « Illustrer pour exprimer ses émotions » c’est ce que proposent Corinne Gauthier et Anne Tchuisseu Nana à leurs élèves de Moyenne et Grande section de l’école maternelle Champollion (Dijon). Les travaux réalisés par les enfants seront exposés lors du congrès de l’Ageem qui aura lieu à Dijon du 3 au 5 juillet prochain.
Il s’agit avant tout d’inciter les élèves à exprimer leurs émotions et à être à l’écoute de celles des autres. Les enseignantes ont donc décidé de travailler d’abord sur le lexique des émotions à l’aide de différents albums. « Aujourd’hui je suis » de Mies Van Hout leur a permis d’aborder les expressions du visage. L’histoire a été lue et commentée par les enfants qui s’en sont rapidement emparés. Ils ont réalisé des visages en pâte à modeler, à la craie grasse…Avec l’histoire « Scritch, scracht dip clapote » de Kitty Crowther, ils ont parlé de ce qui leur fait peur. La petite grenouille, seule dans son lit et qui est effrayée par le moindre bruit, leur a permis d’évoquer leurs propres angoisses.
Maintenant à eux de jouer et de réaliser leur recueil personnel d’émotions. A partir de « Frimousse » de Nicolas Smee, les enfants ont réinventé et illustré l’histoire pour qu’elle devienne la leur. Ils se sont exprimés tant par l’écriture que par la réalisation plastique. Occasion de s’inspirer d’illustrateurs reconnus.
Mais ce travail sur les émotions est parfois difficile à réaliser avec des enfants aussi jeunes. Souvent, le vocabulaire leur manque, ils peinent à mettre en mot ce qu’ils ressentent et à mémoriser ce qui a été vu en classe. Par ailleurs, certains élèves s’expriment peu, par timidité ou manque d’assurance. Ce sont des notions à travailler sur le long terme pour que chacun puisse progresser à son rythme. Néanmoins, ce projet a apporté, selon les deux enseignantes, une véritable dynamique à la classe.
A suivre…