Archives de catégorie : Presse et communication

Dossier de presse (mise-à-jour avril 2016)

Dossier de presse complet
Au sommaire :

– Qu’est-ce que l’AGEEM ?
– Le conseil scientifique
– Les objectifs de l’AGEEM
– L’histoire de l’association
– Un congrès AGEEM, c’est…
– Le congrès de Dijon en juillet 2016
– Les publications de l’AGEEM
– Contacts locaux et nationaux

Dossier de presse congrès AGEEM – juillet 2016dossierpresseimage

EN DIRECT DES EXPOSITIONS…

UNE DEUXIEME EXPOSITION PEDAGOGIQUE en pleine action !
A DECOUVRIR …

PÔLE SCOLAIRE DE BLIGNY SUR OUCHE

Quel cirque !

Et si petits et grands travaillaient ensemble. Aider les petits, les rassurer et les guider voilà ce que les grands proposent. Ecouter, oser et réaliser voilà ce que répondent les petits.

Bligny 2

A Bligny sur Ouche, Isabelle Perrot a proposé à la classe de CM2, de Sophie Le Derff, directrice du pôle scolaire, de participer au projet cirque de sa classe de moyenne et grande section.

La moitié de la classe de CM2 travaille avec la moitié de la classe de MS/GS chaque vendredi pour monter un numéro d’acrobatie qui sera présenté au cours du spectacle de fin d’année. Les autres enfants des deux classes préparent, quant à eux, des numéros de jonglerie avec l’enseignante de CM2 (préciser le nom).

Ce mélange des âges permet une collaboration très intéressante. Les élèves de CM2 se sentent investis d’une grande responsabilité : porteurs, initiateurs d’idées, pareurs, guides stimulants. Ils gagnent en estime de soi. Quant aux Petits, très admiratifs de ces Grands qui travaillent avec eux, ils se prêtent volontiers aux essais, aux porters et deviennent des voltigeurs confiants et fiers d’eux.

Pour l’enseignant, l’enjeu est également passionnant : organiser, proposer, stimuler, observer. Des liens se tissent, la joie et l’enthousiasme sont là. Une fabrication collective s’organise, développant le respect et la fierté de chacun.

Rédigé par la commission Presse, à partir d’ “Ecrire un court article” envoyé par les collègues sur l’adresse du secrétariat du congrès, à vous de jouer si vous le souhaitez !
http://congresageem.dijon2016@gmail.com
Écrire un court article pour le congrès

 

Bouquet d’émotions !

Construire l’estime de soi chez les jeunes enfants passe aussi par l’expression des émotions. Exprimer ce que l’on ressent, mettre des mots sur sa peur, sa colère ou sa joie permet à chacun de mieux se connaître et de mieux comprendre les autres.

Episode 1 : des images aux mots

Anne et Corinne

Etre heureux, triste, étonné, effrayé ou en colère … autant d’émotions ressenties par les enfants mais qu’ils n’arrivent pas toujours à reconnaître ou à mettre en mot. « Illustrer pour exprimer ses émotions » c’est ce que proposent Corinne Gauthier et Anne Tchuisseu Nana à leurs élèves de Moyenne et Grande section de l’école maternelle Champollion (Dijon). Les travaux réalisés par les enfants seront exposés lors du congrès de l’Ageem qui aura lieu à Dijon du 3 au 5 juillet prochain.

Il s’agit avant tout d’inciter les élèves à exprimer leurs émotions et à être à l’écoute de celles des autres. Les enseignantes ont donc décidé de travailler d’abord sur le lexique des émotions à l’aide de différents aFrimousseslbums. « Aujourd’hui je suis » de Mies Van Hout leur a permis d’aborder les expressions du visage. L’histoire a été lue et commentée par les enfants qui s’en sont rapidement emparés. Ils ont réalisé des visages en pâte à modeler, à la craie grasse…Avec l’histoire « Scritch, scracht dip clapote » de Kitty Crowther, ils ont parlé de ce qui leur fait peur. La petite grenouille, seule dans son lit et qui est effrayée par le moindre bruit, leur a permis d’évoquer leurs propres angoisses.

Maintenant à eux de jouer et de réaliserLIvre leur recueil personnel d’émotions. A partir de « Frimousse » de Nicolas Smee, les enfants ont réinventé et illustré l’histoire pour qu’elle devienne la leur. Ils se sont exprimés tant par l’écriture que par la réalisation plastique. Occasion de s’inspirer d’illustrateurs reconnus.

Mais ce travail sur les émotions est parfois difficile à réaliser avec des enfants aussi jeunes. Souvent, le vocabulaire leur manque, ils peinent à mettre en mot ce qu’ils ressentent et à mémoriser ce qui a été vu en classe. Par ailleurs, certains élèves s’expriment peu, par timidité ou manque d’assurance. Ce sont des notions à travailler sur le long terme pour que chacun puisse progresser à son rythme. Néanmoins, ce projet a apporté, selon les deux enseignantes, une véritable dynamique à la classe.

A suivre…

 

 

 

AGEEM 21 : une réunion de travail sous le signe du Congrès 2016

Mercredi 30 septembre, les membres de l’Ageem 21 ont tenu leur première réunion de travail préparatoire. Une soixantaine de personnes étaiSAM_3473t présente pour cette réunion de début d’année placée sous le signe du congrès national organisé à Dijon du 3 au 5 juillet 2016.

Véronique Bouvier et Catherine Pascual, permanentes du congrès, ont montré le film du congrès de Caen (réalisé par Frédéric Metin) ainsi que le spectacle en cassis et blanc de la passation entre les deux sections.

Le prochain congrès a été bien sûr au centre des discussions. Chaque commission est venue se présenter et évoquer l’état d’avancement de son travail. Toutes les bonnes volontés sont requises pour faire de cette édition une réussite.

Communiqué de presse – Réunion du 30 septembre

À nous de jouer !

Le relais est bien passé. L’équipe dijonnaise de l’AGEEM était en force à Caen, du 1er au 3 juillet derniers. De « L’école maternelle pour apprendre » à « L’estime de soi chez l’enfant et l’enseignant », il n’y avait qu’un pas qui a été franchi sur la scène du Palais des congrès, lors de la passation entre les 2 équipes organisatrices, en blanc et rose cassis. L’AGEEM, association générale des enseignants des écoles maternelles a pour but de défendre et de promouvoir l’école maternelle.

L'équipe locale de Dijon, la passation
L’équipe locale de Dijon, la passation

Chaque année, l’AGEEM organise un congrès national qui rassemble un millier de congressistes de France et d’ailleurs autour de conférences plénières, de plus de 80 expositions pédagogiques et d’un salon des éditeurs. Le 89ième congrès aura lieu à Dijon du 3 au 5 juillet 2016. L’équipe locale composée d’une quarantaine d’enseignants d’écoles maternelles entame donc cette nouvelle année scolaire avec le congrès en point de mire.
Pour lancer cette année particulière avec le dynamisme nécessaire, une réunion aura lieu Mercredi 30 septembre à 14h30 à l’école maternelle York. Elle sera l’occasion de faire le point sur la préparation du congrès, de voir où en sont les différentes commissions de préparation.

Le 6 octobre, les nouveaux locaux de l’association seront inaugurés en présence de Mme Dillenseger, chargée des affaires scolaires à la Mairie de Dijon.

L’AGEEM ne manque pas de projets, l’association s’engage et invite ses adhérents et tous les enseignants de maternelle à participer à « la grande lessive » qui aura lieu le 15 octobre, à promouvoir les richesses de l’école maternelle lors de la « quinzaine de l’école maternelle » du 16 au 29 novembre et à se mobiliser pour « la journée de la laïcité » le 9 décembre.

La quinzaine de l'école maternelle du 16 au 29 novembre 2015
La quinzaine de l’école maternelle du 16 au 29 novembre 2015
La journée de la laïcité : le banc de l'amitié
La journée de la laïcité : le banc de l’amitié

Les maternelles sont dynamiques !

Retrouver l’AGEEM, ses projets et son actualité sur internet :
Site national : http://ageem.fr/
Site départemental : http://ageem21.fr/

Télécharger le communiqué de presse – sept. 2015

Interview d’Isabelle Racoffier, présidente nationale de l’ageem

Développer l’estime de soi pour construire une société respectueuse des valeurs.

Après son discours lors du lancement du congrès, le 20 mai à Dijon, Isabelle Racoffier, présidente nationale de l’AGEEM répond à nos questions

AGEEM : Le thème retenu pour le congrès ageem de Dijon en 2016 porte sur l’estime de soi chez l’enfant et chez l’enseignant. C’est en phase avec ce que préconise actuellement l’institution. Est-ce à dire que l’un ne va pas sans l’autre ?
Isabelle Racoffier : pour enseigner, il faut qu’il y ait engagement personnel chez l’enseignant d’une part de son estime de soi et d’une vraie réflexion sur lui-même.
En tant qu’enseignant, on n’est pas qu’un rôle, on est aussi un être humain. Si on se mésestime, il y a de fortes chances qu’on transfère cela sur l’enfant. Je suis donc favorable à une formation qui place l’enseignant comme acteur, et je suis un peu réservée sur la mise en place de ces formations à distance de type informatif qui ne mettent pas les gens dans le ressenti, dans l’action et dans l’analyse.
Sans mouvement, l’être n’existe pas. Pour être acteur, il faut pouvoir oser, s’exposer. S’exposer c’est s’ouvrir et s’engager. Ne pas oublier que dans « exposer », il ya « oser ». C’est un peu ce que l’on fait lorsqu’on présente une exposition pédagogique, on se met en mouvement, on s’engage. C’est peut-être critiquable mais cela a le mérite d’être, d’exister.

AGEEM : Pourtant le mouvement des enseignants n’implique pas forcément le mouvement de l’enfant. Les enseignants peuvent être acteurs sans que les enfants le soient.
I.R. : L’objectif c’est que les enfants soient acteurs, en cela je suis d’accord avec les propos du recteur. Et le congrès de Dijon entre pleinement dans la mise en place des nouveaux programmes qui fixent comme objectif de permettre à l’enfant de se construire comme personne singulière au sein d’un groupe.
En tant que représentante ageem dans la commission des programmes, j’avais demandé que l’on retire ce « devenir élève » car ce n’est pas une finalité de l’école maternelle. Une des finalités de l’école c’est de « devenir citoyen » c’est-à-dire « je m’engage, je fais des choix, je me mets en action », sinon il n’y a pas de démocratie possible. Élever l’enfant, ce qui veut dire l’emmener plus haut que là où il est, dans la réflexion, dans le savoir, etc… oui, bien sûr que ça c’est un objectif. Mais dans la compréhension des programmes, cela s’est traduit par conférer à l’enfant, au lieu de l’élévation attendue, un statut d’exécutant d’un pouvoir en place pour se conformer au modèle de l’école.
Qu’on ait un axe , au sein des nouveaux programmes, qui amène l’enfant à comprendre l’école et ses demandes, je suis complètement d’accord mais ce n’est qu’une partie de ce qui va permettre à l’enfant de devenir autonome, de faire des vrais choix de citoyen.

AGEEM : Donc d’une certaine manière l’ageem est une association totalement subversive ?
I.R. : (rire) Je ne sais pas si l’on peut dire les choses de cette manière, en tout cas pour moi c’est un endroit où fait des choix. On fait le choix de notre formation, que l’on se paie, et c’est un engagement fort que certains critiquent d’ailleurs. On y met des deniers mais on récolte beaucoup. Les enseignants qui ont suivi beaucoup de congrès de l’ageem ont une formation théorique très pointue. Ils ont une connaissance d’expériences pédagogiques multiples, via les échanges.
Je le mesure, en particulier lors de stages de formation d’enseignants, et je vois la différence avec une « enseignante ageem » en termes d’ouverture, en termes de connaissances, et justement en termes de communauté professionnelle.

AGEEM : Mais faire que les élèves soient acteurs et deviennent citoyens, n’est-ce pas là un peu subversif ?
I.R. : C’est peut-être subversif mais c’est le poids de la démocratie. C’est ça la démocratie et la laïcité ; je fais un métier et je suis dans un cadre. Il n’y a pas de réalisation réelle de l’être sans cadre. Le premier cadre qui nous est donné c’est le ventre de la mère. La vie n’est possible que dans un cadre qui est posé, et la démocratie c’est développer la liberté dans ce cadre. Nous, on fonctionne avec les programmes, avec l’institution mais à l’intérieur de ce cadre, on a notre entière liberté.
Dans nos choix de congrès, c’est très rare qu’on ait une réflexion sur le choix de nos intervenants par exemple. Le choix des thèmes de congrès c’est une liberté qu’on doit revendiquer haut et fort, indépendamment des pouvoirs en place. De plus nous avons une tradition orale de transmission. Ce n’est pas pour rien qu’il y a un principe physique de passation entre équipes en fin de chaque congrès. Et ça c’est un engagement profond.

AGEEM : précédemment, il semble que l’on parlait davantage du « vivre ensemble » et de la qualité de ce vivre ensemble donc du collectif. Or le congrès 2016 met en exergue l’estime de soi, davantage tournée vers la prise en compte de l’individu. N’y a-t-il pas là une sorte de contradiction ?
I.R. : Oui mais cela ce n’est prendre qu’une partie de l’estime de soi, Il n’y a pas d’estime de soi si on n’est pas en relation avec autrui.
Savoir d’où l’on vient, connaître sa propre histoire, personnelle et familiale, faire des choix sur ce que l’on veut perpétuer ou ce dont on veut se délester, reconnaître en soi ses forces et ses faiblesses, sont des essentiels pour l’estime de soi. Avoir la capacité de rechercher de l’aide, de demander, de s’emparer d’idées nouvelles, de se remettre en cause sans se sentir dévalorisé, pour construire avec l’autre qui est différent de soi un projet commun sur des valeurs humanistes, cela nécessite d’élaborer peu à peu l’estime de soi.
Cela me renvoie au livre de Catherine Gueguen «Pour une enfance heureuse » et à la thérapie évoquée qui permet à un enfant, ou un adulte, de digérer une histoire difficile et de la transformer, voire la transmettre, en quelque chose qui sera bien pour le collectif. Donc pour moi, il n’y pas d’estime de soi s’il n’y a pas le vivre ensemble en parallèle.

AGEEM : On parle de l’estime de soi chez les enfants et chez les enseignants, mais l’estime de soi chez les parents d’élèves, troisième acteur éducatif, c’est aussi un axe qui pourrait être envisagé ?
I.R. : Bien sûr, c’est en corrélation, sauf que l’école ne peut pas agir directement ; elle peut agir sur l’enfant d’un point de vue symbolique. L’école peut donner le plan symbolique en passant par l’action. C’est tout ce qu’on fait avec les jeux de doigts, les histoires, les marionnettes, et aussi lors des moments de poésie et de lecture de contes qui se révèlent très structurants. Il faut que l’enseignant sache qu’à ce moment-là, il est en train de travailler le symbolique.
L’estime de soi est à construire à la fois pour les adultes et pour les enfants, car il est difficile voire impossible d’éduquer les enfants en ce sens lorsque les adultes se mésestiment eux-mêmes. Nous ne pouvons pas construire une société laïque, respectueuse des valeurs, sans une bonne connaissance de soi chez les individus qui la composent.
Un enjeu de la formation des enseignants pour la maternelle, c’est comment faire quand on prend un enfant avec une histoire et que l’on veut essayer de l’emmener plus loin, le faire rentrer dans le symbolique parce qu’il fait de l’art, de la musique, des jeux de doigts, etc. pour qu’il puisse apprendre, même si son histoire est difficile. S’il ne rentre pas dans le symbolique, il n’apprendra pas. Je me bats pour que les enseignants sachent pourquoi ils font ça, quel sens profond cela a pour eux de développer ce plan symbolique. Un enfant doit avoir du plaisir à apprendre, trouver du sens dans sa vie de tous les jours et conscientiser l’apprentissage tout en jouant.
En conclusion, ce qui est important pour moi c’est l’enthousiasme et l’envie de faire ensemble, avec le plaisir d’apprendre, dans la joie et le bonheur. Le vivre ensemble c’est construire une société qui soit autre ; que l’on soit enseignant ou autre, on a envie de vivre en commun. Un beau congrès en perspective !


Interview Isabelle Racoffier

Anne Dillenseger

L’école maternelle :
une école de l’autonomie

Anne Dillenseger, adjointe à la Ville de Dijon, chargée de l’Education, était présente le 20 mai dernier lors du lancement du 89ème congrès de l’AGEEM.

AGEEM : Le thème du DSC_0039congrès est l’estime de soi chez l’enfant et chez l’enseignant. C’est un peu dans l’air du temps à l’Education nationale, mais est-ce que l’un ne va pas sans l’autre ?
Anne Dillenseger : Je trouve en effet que c’est important car si l’on veut travailler sur l’estime de soi, il faut déjà savoir où on en est soi-même en tant qu’éducateur, car je considère que les enseignants sont des éducateurs, il faut être au clair avec ce sujet-là, avec son propre parcours, sa propre histoire pour pouvoir avancer avec les enfants.

AGEEM : On parle, dans le cadre de ce congrès de l’enfant, de l’enseignant mais est-ce que l’on pourrait aussi étendre cela à l’animateur et aller sur les champs de compétences de la Ville ?
A.D. : Bien sûr, et ce d’autant plus qu’il y a beaucoup d’animateurs qui ont un vrai problème de reconnaissance et d’estime de soi. Parce qu’ils sont persuadés qu’ils ne sont pas bons, parce qu’ils ont eu des parcours scolaires parfois difficiles. En tout cas il y aurait beaucoup à faire c’est certain.

AGEEM : Pour continuer, dans les personnes qui sont autour de l’enfant, est-ce qu’il ne faudrait pas aussi parler de l’estime de soi chez les parents?
A.D. : Là on entre dans le domaine du privé. Cette estime est à développer mais par qui, comment, sous quel angle ? Pour le coup, je pense que les parents, dans un premier temps, au niveau de l’école et des acteurs autour de l’école, ont déjà besoin de reconnaissance. Après, l’estime de soi pourra peut-être en découler sauf s’il y a trop de blocages.

AGEEM : Il y a quelques années, on parlait plutôt du “Vivre ensemble” . C’est une notion plus collective alors que l'”Estime de soi” est tournée vers l’individu. Est-ce contradictoire ?
A.D. : Non pas du tout. Je pense qu’il faut savoir se connaître, savoir où on en est, être reconnu pour pouvoir aller vers les autres, et se sentir bien au sein d’un groupe. C’est la base. On devrait commencer par cela, toujours.

AGEEM : D’un point de vue pratique, la venue du congrès à Dijon c’est environ 1000 congressistes, qu’en attend la Ville de Dijon ?
A.D. : On en attend beaucoup. Je passe sur le côté “faire briller la ville” car c’est surtout l’émulation que cela va provoquer dans les écoles maternelles, auprès des équipes qui auront plus envie encore de travailler ensemble, d’aller plus loin et pourquoi pas de travailler avec les autres acteurs de l’éducation.

AGEEM : Est-ce que vous avez prévu par exemple que des personnes de la Ville puissent participer au congrès ?
A.D. : On attend des invitations et évidemment si l’on est invité on participera. Je sais que certains cadres seraient très intéressés. Ce soir par exemple, j’ai demandé à la directrice de l’Education si elle voulait venir mais elle m’a répondu qu’elle n’était pas invitée donc qu’elle n’osait pas. À vous de jouer donc ?

AGEEM :  D’accord. Tout à l’heure, Monsieur le recteur a évoqué la Maternelle en la comparant avec l’Élémentaire et le Collège. Est-ce que vous partagez la même vision ?
A.D. : Oui, tout à fait. Je suis convaincue, de par mon entourage, que l’école maternelle a un rôle déterminant sur la suite du parcours de l’enfant. Cela est très clair.  Et pour les enfants qui n’ont pas eu cette chance, je pense à l’Allemagne ou à la Suisse que je connais, ce n’est pas tout à fait la même chose même s’ils sont allés en collectivité.  Ce qui est déjà bien. Mais Il n’y pas que la collectivité, il y a une vraie progression de la petite section à la grande section, sur l’autonomie, sur un début d’apprentissage. Les enfants quand ils arrivent au CP, ne se comportent pas du tout de la même façon s’ils ont été ou pas en école maternelle.

AGEEM : Est-ce que vous pensez que la pédagogie est différente en maternelle, moins transmissive ?
A.D. : Je ne suis pas pédagogue mais oui je pense qu’à l’école maternelle on est beaucoup dans l’écoute et que l’enfant peut s’exprimer. Après, cela devient plus compliqué parce du jour au lendemain il rentre au CP, il faut qu’il reste assis, en rang. Moi qui visite les écoles, je vois bien que rares sont les enseignants qui changent la disposition de la classe. Dès le CP, on voit les enfants sur trois ou quatre rangées, ils ne peuvent plus se lever. C’est un peu radical comme changement et on comprend que pour certains ce soit difficile.

AGEEM : L’école maternelle, une école subversive alors ?
A.D. : Non, au contraire, c’est l’école de l’autonomie.

AGEEM : L’AGEEM est une association d’éducation populaire. Ces associations sont-elles des partenaires indispensables à l’école ?
A.D. : Evidemment. En 2001, on a eu des débats avec certains collègues sur est-ce-que l’on travaille entre nous pour notre projet éducatif ou avec l’éducation populaire. Certains collègues n’étaient pas d’accord pour travailler avec d’autres mais heureusement la sagesse l’a emporté. L’éducation populaire est une vraie richesse. Elle nous ouvre les portes, nous permet de réfléchir. Si l’on reste entre nous, on n’avance pas.

Interview Anne Dillenseger